Texte de Christiane Laforge

lu à la présentation de Louise Morrier-Beaulieu

au Gala de l'Ordre du Bleuet, le 16 juin 2012


Élégance de l’esprit, polyvalence de ses talents, rigueur de son travail, Louise Morrier Beaulieu a su inspirer admiration et respect pour ses capacités créatrices et sa brillante efficacité de gestionnaire.

Faut-il s’étonner que sa ville natale, Bagotville, soit celle où se posent les grands oiseaux d’acier alors qu’elle a vécu sa vie les yeux rivés sur les hautes envolées artistiques : la musique, le théâtre, la danse plus encore, pour finalement embrasser tous les arts de la scène. Sous la finesse des traits de son beau visage s’affirme une volonté tenace de fuir toute routine. « J’aime vibrer », déclare cette dame fascinante. Et elle a vibré toute sa vie.

Née à Bagotville le 26 mars 1939, formée en musique, en chant et en danse, Louise Morrier a misé sur la transmission du savoir. Sa détermination s’affirme au premier pas d’une carrière qui la mènera de l’enseignement au primaire et au secondaire à la fondation d’une académie de ballet. Ce qui ne l’empêche pas de multiplier les expériences : théâtre amateur, choriste du chœur de l’UQAC, animatrice à la télévision, professeur de danse, metteure en scène, répétitrice de spectacle et membre de conseils d’administration d’organismes culturels régionaux et nationaux.


Le 5 juillet 1957, elle épouse Lorenzo Beaulieu de Chicoutimi, homme dévoué comme elle à l’enseignement et grand défenseur de notre patrimoine historique. Une alliance propice à un pas de deux qui mènera Louise Morrier devenue Louise Beaulieu à se donner plus encore au développement de la vie artistique de sa région, tout en s’occupant de ses filles Marie et Johanne.

En 1966, avec Lucille Boivin, Agathe Comtois et Ange-Marie Thivierge, madame Beaulieu fonde l’Atelier de ballet du Saguenay. Des milliers de jeunes de cette école, aujourd’hui Académie de danse du Saguenay, ont été formés par des directrices artistiques aussi prestigieuses que Milenka Niederlova, Jacqueline Lemieux-Lopez, ainsi que par le maître de ballet Georges A. Montague du Ballet Folk of Moscou en Idaho et du Ballet Center de Minneapolis. Tout ce temps, elle rêve de fonder une compagnie de danse. À défaut, elle accepte la direction artistique et administrative de la compagnie Éddy Toussaint, de 1985 à 1988, en plus de diriger un programme spécial en danse pour l'école des Eudistes de Rosemont. Plus tard, elle organise des camps d’été culturels pour enfants, initiative de Lavalin, dont la fermeture sonnera la fin de six années d’un va-et-vient essoufflant entre Montréal et Chicoutimi.

Cela tombe bien! En 1992, la Coopérative de développement culturel de Chicoutimi cherche un successeur à Françoise Desbiens, sa directrice de haut calibre depuis sa fondation en 1974. Dix concurrents se soumettent à une sévère évaluation. Louise l’emporte et prend la tête d’une équipe dynamique et efficace, dont la valeur sera plusieurs fois soulignée par les prix Rideau Continuité, Rideau Initiative et Prix de la tournée en l’an 2000 avec huit autres diffuseurs du spectacle Danse sur les routes du Québec.

Sous la direction de Louise Beaulieu, superbement secondée par l’ardente et regrettée Marie Talbot aux communications, les spectacles à guichet fermé se multiplient, les disciplines, comme la danse et le théâtre, et les productions régionales apprivoisent un public en croissance : « Il faut se battre pour défendre ce que nous croyons », clame-t-elle, alors qu’elle se dévoue à la tâche près de 70 heures par semaine, convaincue que la mission première du diffuseur est de rendre accessible la culture. À ce moment, la coopérative est soutenue par plus de 1200 membres et réalise un chiffre d’affaires annuel de 1,5 million de dollars.

En 30 ans, cet organisme, témoin de bien des révolutions dans les domaines artistique, social et technologique, accueille deux millions de spectateurs en 2639 représentations où se produisent des artistes de grande renommée comme Gilbert Bécaud, Nana Mouskouri, Georges Moustaki; des artistes émergeant comme Robert Charlebois, Claude Léveillée, Jean-Pierre Ferland, Yvon Deschamps; des compagnies de prestige comme le Théâtre des deux Mondes, le TNM, les ballets de Beijing, le Théâtre de l'Europe. Le bilan d’un succès réalisé de 1974 à 2005 grâce au dévouement inconditionnel et désintéressé de dames de cœur qui ont géré le Théâtre du Saguenay avec honneur.

En mars 2005, Rideau décerne le Prix Reconnaissance à Louise Beaulieu, rendant hommage à « ses qualités de gestionnaire efficace et d'habile négociatrice qui, précise le jury, a su au fil des ans, communiquer sa passion et exercer un leadership incontestable dans sa communauté et son milieu professionnel. »


Le 16 juin 2012

Louise Morrier Beaulieu


Grande créatricce et administratrice

En danse et diffusion de spectacles


fut reçue membre de L’Ordre du Bleuet

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mercredi 19 décembre 2012

Louise Morrier Beaulieu sur vidéo au Gala 2012

Quelques minutes pour se souvenir d'un grand moment

Gala 2012 de l'Ordre du Bleuet
Louise Morrier Beaulieu